"La science pour les masses critiques" apparaîtra régulièrement dans Énergie et Sécurité. Elle fournira aux lecteurs des éléments de référence technique pour les questions de politique discutées dans chaque numéro, ainsi que l'occasion de mesurer leurs connaissances sur ces points techniques.
Treize à la Douzaine:
Recommandations de l'IEER en matière de politique énergétique
1. Adopter des critères pour un système énergétique durable avec, parmi eux l'objectif de la mise à l'arrêt des centrales nucléaires au fur et à mesure qu'elles atteignent leur durée de vie réglementaire, à moins que la sûreté n'impose une fermeture plus rapide pour certaines centrales, et une réduction de moitié des émissions de dioxyde de carbone sur les quarante prochaines années.
2. Demander à l'Académie Nationale des Sciences [des États-Unis] la création d'une commission permanente sur le second principe de la thermodynamique qui évaluerait le système énergétique d'une année sur l'autre, et émettrait des recommandations sur les besoins fondamentaux de recherche nécessaires au développement de nouvelles technologies en matière énergétique présentant une efficacité bien supérieure. Par exemple, cette commission émettrait des recommandations sur le type de recherche sur les matériaux nécessaires à l'amélioration de l'efficacité des échangeurs de chaleur dans le cas de petites différences de température. (Pour une description du second principe de la thermodynamique, voir Énergie et Sécurité n°5 de 1998.)
3. Rendre obligatoires des normes strictes pour l'efficacité des combustibles, relevées progressivement jusqu'à atteindre l'équivalent de 100 miles par gallon (2,4 litres aux 100 km) pour une norme CAFE intégrant tous les véhicules de transport de passagers (y compris les véhicules utilitaires légers) d'ici à 2040. Il faudrait simultanément imposer aussi des normes strictes de sécurité.
4. Établir des normes d'efficacité strictes pour les appareils électroménagers.
5. Consacrer environ 5 milliards de dollars (5,7 milliards d'Euros) par an aux acquisitions fédérales d'énergies renouvelables, de véhicules à haute efficacité et de technologies de conversion énergétique avancées (telles que les piles à combustibles) pour une utilisation au niveau fédéral et la revente. Fournir également une somme équivalente chaque année aux États et aux gouvernements locaux pour atteindre les mêmes objectifs.
6. Rétablir une réglementation fédérale et spécifique à chaque État pour la production de l'électricité exigeant des règles raisonnables pour la connexion au réseau des petits producteurs. Il faudrait déterminer de lourdes pénalités financières en cas de non-respect de ces règles, en particulier à tout détournement délibéré de celles-ci, étant donnée l'importance du tort pour la société engendré par une résistance institutionnelle continuelle à l'établissement d'un réseau électrique interconnecté. Les obstacles aux réseaux interconnectés, identifiés dans le rapport publié en juillet 2000 par le Laboratoire National des Énergies Renouvelables (cité intégralement dans la référence 3 de Le plan énergétique Cheney), devraient être rapidement levés par une action combinée au niveau local, étatique et fédéral, et par une mise en application vigilante.
7. Tous les promoteurs en immobilier résidentiel ou commercial, ainsi que tous les projets industriels de grande taille devraient avoir pour obligation d'évaluer l'impact énergétique de leurs projets et d'envisager le développement de leurs propres systèmes de production pouvant être connectés au réseau.
8. L'administration Bush devrait demander au Laboratoire National des Énergies Renouvelables de mener une étude détaillée sur la possibilité de faire jouer un rôle important aux ressources éoliennes à grande échelle dans le secteur de l'électricité dans les vingt prochaines années et dans le système énergétique global (par le biais de la production d'hydrogène) dans les deux décennies suivantes. (Voir la page suivante pour la description par l'IEER du potentiel d'énergie éolienne). Cette étude devrait également étudier le potentiel d'énergie éolienne offshore aux États-Unis.
9. Demander au Laboratoire National des Énergies Renouvelables de concevoir un programme pilote pour la production d'hydrogène et son utilisation, qui permettrait une évaluation réaliste des méthodes par lesquelles se ferait la transition vers une économie de l'hydrogène basée sur des sources d'énergies renouvelables.
10. Le gouvernement américain devrait réaffirmer sa politique de non-retraitement de combustible nucléaire usé et adopter une politique de mise à l'arrêt de ses centrales nucléaires à la fin de leur durée de vie autorisée, à moins que la sûreté ne dicte une fermeture plus rapide de certaines centrales.
11. Établir un groupe de travail spécial qui étudierait le besoin potentiel de gaz naturel comme combustible permettant aux États-Unis et au monde une transition vers un système énergétique renouvelable d'ici à l'an 2050. Ce groupe de travail étudierait les endroits où le gaz naturel non-associé au pétrole pourrait être produit sans risques pour l'environnement et comment il serait possible d'utiliser ce type de gaz au mieux pour réduire les émissions de dioxyde de carbone et pour sortir en même temps de l'énergie nucléaire. (Voir Énergie et Sécurité n°5, 1998).
12. Les États-Unis devraient montrer l'exemple en incitant les compagnies pétrolières les plus importantes à mettre entièrement fin au brûlage du gaz naturel dans les pays en voie de développement exportateurs de pétrole comme le Nigeria, ceci dans les trois ans à venir. Au lieu d'être gaspillé par le brûlage, cette ressource devrait être utilisée dans son pays d'origine, et peut-être même exportée afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
13. Toutes les juridictions locales, au niveau des États et au niveau fédéral, devraient exiger que les compagnies productrices d'électricité établissent des plans d'efficacité énergétique « juste à temps ». (Voir Arjun Makhijani et Scott Saleska, Nuclear Power Deception,(New York : Apex Press, 1999), chapitre 9).
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