Par Arjun Makhijani1
Le 29 septembre 1957, à 16 h 20, une énorme explosion a eu lieu dans une cuve contenant des déchets de haute activité, sur le site nucléaire militaire de Mayak, dans les montagnes du sud de l’Oural, en Union soviétique. Le panache de contamination a dispersé du strontium-90 et d’autres dangereux radionucléides sur une surface de plus de 15 000 kilomètres carrés, qui restent contaminés encore aujourd’hui. Les magasins d’alimentation ont été fermés et plus de 1 000 tonnes de nourriture ont été jetées. Toute activité agricole a été interrompue pendant plus de 20 ans sur environ 60 000 hectares. Plus de 10 000 personnes ont été relogées et leurs maisons vides ont été démolies et enfouies comme des déchets radioactifs. Pourtant, aucun habitant de la région n’a reçu la moindre explication. Le gouvernement soviétique a dissimulé l’accident, et n’a reconnu la dévastation qu’en juin 1989, au moment où s’achevait la Guerre froide.2 De manière assez surprenante, l’Occident a aidé le gouvernement soviétique dans son opération de dissimulation. En 1976, le biologiste dissident soviétique Jaurès Medvedev a publié un article à propos de cet accident dans le New Scientist, un magazine scientifique britannique. Pourtant, plutôt que de dénoncer la dissimulation cynique du régime soviétique, le président de l’Atomic Energy Authority du Royaume-Uni, Sir John Hill, et d’autres experts britanniques ont traité cet article de « sottises » et de « science-fiction ».3 La CIA a également aidé à occulter cette information. Selon un document de la CIA de 1959, l’agence savait qu’un accident s’était produit et qu’il avait entraîné la fermeture des magasins d’alimentation. Les pénuries alimentaires qui en ont résulté ont donné lieu à des files d’attente qui « rappelaient les pires situations de pénurie de la Deuxième Guerre mondiale. » L’agence savait également que des responsables de haut niveau « portaient des petits radiamètres » alors que le public n’avait aucune protection. Pourtant, la CIA n’a pas rendu public l’accident, alors même qu’il intervenait au plus fort de la Guerre froide et à une époque où chaque camp faisait feu de tout bois pour alimenter sa propagande. Le gouvernement américain n’a pas condamné l’Union soviétique pour sa politique de secret et de destruction des maisons sans consentement éclairé des populations. Était-ce parce que les responsables occidentaux craignaient que le public puisse poser des questions sur la possibilité d’une explosion de ce type en France, au Royaume-Uni ou aux États-Unis ? En fait, depuis l’aube de l’ère atomique, des millions de personnes dans d’autres régions du monde ont été affectées par la fabrication des bombes et les essais atomiques. Des soldats américains, britanniques, français et soviétiques ont reçu l’ordre de participer à des manœuvres militaires nucléaires. La consommation par des enfants américains de lait contaminé par les retombées des essais nucléaires atmosphériques a accru leur risque de développer un cancer. Les conditions de travail dans les mines d’uranium en Inde sont lamentables, et qui sait quels sont les dégâts provoqués par les armes nucléaires en Chine, en Israël, en Corée du Nord et au Pakistan ? Peu nombreux sont les États dotés d’armes nucléaires qui ont fourni des informations détaillées sur les dommages causés par leurs institutions nucléaires militaires. Ainsi, ce n’est que cette année que les informations sur les importantes retombées des essais nucléaires français en Polynésie ont commencé à apparaître publiquement. La réaction typique de ces institutions a été de nier les dommages, de dissimuler les problèmes et tout simplement d’affirmer que les obligations de sécurité nationale étaient à croire sur parole ou promulguées par décret, ou les deux. Le problème est très loin d’être clos, même sans tenir compte des projets des États-Unis et d’autres pays nucléaires de fabriquer d’autres armes atomiques. Par exemple, les piètres pratiques d’élimination des déchets radioactifs pendant toute la période de la Guerre froide menacent actuellement les plus importantes ressources en eau des États-Unis. Parmi ces pratiques figurent notamment le stockage, dans des cuves de déchets radioactifs liquides à haute activité issus du retraitement, qui a conduit à des fuites de millions de litres dans le sol à proximité de la rivière Columbia, et l’enfouissement de déchets plutonifères dans des fosses sans revêtement au-dessus de l’Aquifère de la Snake River Plain, le seul aquifère du sud-est de l’Idaho. Se dérober aux questions et permettre les retombées nucléaires On a très tôt cherché à cacher du public les informations qui pouvaient être préjudiciables pour les armes nucléaires. Le tout premier essai nucléaire, le 16 juillet 1945, a entraîné de graves retombées et des points chauds de contamination radioactive à 32 kilomètres du site. Les personnes touchées n’ont pas été informées, même après les bombardements de Hiroshima et Nagasaki, et n’ont pas non plus été évacuées. Un nuage radioactif a surplombé une bonne partie du sud-est du Nouveau Mexique dans les jours qui ont suivi l’essai, mais même 60 ans plus tard, il n’y a toujours pas eu d’enquête officielle sur les effets sanitaires de celui-ci. Le Col. Stafford Warren, un médecin de l’Armée de terre qui était responsable de la radioprotection dans le cadre de l’essai, a recommandé que de futurs essais ne soient pas effectués à moins de 240 km d’une habitation humaine. La recommandation a été ignorée, avec des conséquences tragiques. En 1950, les États-Unis ont envisagé d’installer un site d’essais nucléaires en Caroline du Nord, à un emplacement proche de la côte qui aurait permis à la plus grande partie des retombées d’atterrir dans l’océan. Au lieu de cela, les États-Unis ont choisi d’établir un site d’essais nucléaires militaires à l’intérieur des terres, au Nevada, en sachant pertinemment qu’un emplacement à l’ouest du continent entraînerait une dispersion des retombées sur la majeure partie du pays. Le gouvernement fédéral a mis en danger la santé de ses citoyens, essentiellement pour faciliter la vie aux experts nucléaires militaires du Laboratoire national de Los Alamos, au Nouveau Mexique, et pour éviter les difficultés politiques liées à l’acquisition par le gouvernement de propriétés privées près du littoral par expropriation pour utilité publique.4 Une fois le site opérationnel, les essais ont été menés quand le vent ne soufflait pas en direction de Las Vegas et de Los Angeles. Les conséquences ont été des retombées dispersées sur la majeure partie du reste des États-Unis. Le gouvernement a rassuré un public sceptique lui promettant de lancer une mise en garde généralisée en cas de danger. Il n’a pourtant pas fait connaître les résultats de ses recherches de 1950, qui ont montré que le lait serait contaminé par les retombées. Ces études prévoyaient que les vaches brouteraient l’herbe sur laquelle l’iode-131, un produit de fission très radioactif, se déposerait. L’iode-131 se concentrerait ensuite dans le lait. Les enfants en cours de croissance qui boiraient le lait recevraient ainsi d’importantes doses d’irradiation à la thyroïde, à l’origine d’un risque de cancer et d’autres maladies de la thyroïde.5 Au lieu de prendre en compte ces préoccupations légitimes, les militaires les ont simplement rejetées. L’opinion des milieux militaires à cette époque était que le public américain entretenait un « complexe hystérique et alarmiste » à propos de la radioactivité qui devait être corrigé, pour permettre aux États-Unis de poursuivre ses essais nucléaires. Dans des documents internes, des responsables du Département de la Défense indiquaient que ce processus de correction « devrait faire l’objet d’une rééducation sur une période de temps prolongée. » Cet objectif était directement contradictoire avec l’opinion donnée par M. Warren en juillet 1945 : la « rééducation » était censée se poursuivre jusqu’à ce que « le public accepte la possibilité d’une explosion atomique à une distance de l’ordre d’une centaine de miles [160 km] de son lieu d’habitation. » La mise en place d’un site d’essais dans la partie continentale des États-Unis ne serait alors plus un problème.6 Les gens se sentiraient alors « à l’aise avec des neutrons aux alentours » et ne verraient vraisemblablement plus aucun inconvénient à avoir des essais nucléaires à proximité. C’était, après tout, lorsque les préparations pour la sécurité ont été effectuées en décembre 1950, « le point de vue le plus important à faire passer. »7 L’entreprise de dissimulation a été un succès spectaculaire, même si les retombées ont été très importantes. Après deux essais nucléaires (Tir Harry et Tir Nancy), 1 420 brebis en gestation et 2 970 agneaux sont morts de lésions consécutives à une irradiation grave au Nevada, en Utah et en Arizona.8 Lors du procès qui s’ensuivit,9 les représentants du gouvernement ont fait, selon les conclusions du juge près de 30 ans après, des allégations « fausses et trompeuses », ont dissimulé des informations et ont fourni d’autres informations « de façon à induire en erreur » et, en somme, ont « manipulé » la cour avec des « manœuvres complexes ». En 1997, lorsque le National Cancer Institute, agissant sur directive du Congrès, a évalué la contamination du lait, il a établi que les retombées des essais seraient à terme à l’origine de 11 000 à 212 000 cancers de la thyroïde. Le risque de cancer pèse principalement sur ceux qui étaient enfants à l’époque, les filles encourant un risque deux fois plus élevé que les garçons. Une bonne partie de l’approvisionnement en lait de la partie continentale des États-Unis a été empoisonnée par de l’iode 131, sans qu’aucune mesure de protection ne soit prise. Ceux qui buvaient du lait frais et pensaient mener une vie saine dans leurs fermes ont en fait reçu les doses les plus élevées. Exactement au même moment au siège de Kodak, dans un univers politique et économique parallèle, se déroulait quelque chose de surprenant. La société de films photographiques s’était aperçue que son film devenait voilé parce que la paille qui était utilisée pour faire les emballages était contaminée par les retombées. Kodak a menacé de porter plainte. Le gouvernement a rapidement fourni à Kodak et au reste du secteur du film photographique des données sur les caractéristiques prévues des retombées, de façon à ce qu’ils puissent protéger leurs produits.10 Était-ce parce que Kodak en savait trop ? Était-ce parce que le film photo avait plus de valeur que le lait ? Pour éviter toute publicité et réduire les conséquences politiques, les États-Unis et ainsi que d’autres pays ont procédé à des essais nucléaires dans des zones habitées par des sujets étrangers ou des populations minoritaires. Les États-Unis ont établi leurs sites d’essais dans les Îles Marshall et sur des terres revendiquées par les Shoshone de l’ouest au Nevada. Les Soviétiques ont installé leur plus grand site d’essais sur le territoire des Kazakhs, près de Semipalatinsk. Les Britanniques ont procédé à leurs essais sur les terres de populations indigènes en Australie et sur l’île Christmas dans le Pacifique. Les Chinois les ont menés sur les territoires de minorités de la Chine occidentale. Les essais français ont eu lieu dans les colonies, en Algérie et en Polynésie. Selon le quotidien conservateur français Le Figaro, bien que les retombées radioactives aient été prévues et que le risque génétique pour les populations indigènes ait été considéré comme supérieur à ce qu’il était pour le public français métropolitain, « un déplacement préventif des populations de l’archipel des Gambiers a été écarté pour des raisons politiques et psychologiques. » En outre, l’évacuation des personnes âgées et des enfants « qui constituaient une grande partie » de la population, a été considérée comme étant « la plus difficile » et ces derniers ont donc été laissés exposés au passage du nuage radioactif.11 Ces manœuvres de dissimulation n’ont certainement pas complètement réussi. Les protestations du public dans les années 1950 et les inquiétudes autour de la contamination par le strontium 90 du lait maternel et des dents des enfants ont joué un rôle essentiel dans la signature du Traité d’interdiction partielle des essais nucléaires par l’Union soviétique, le Royaume-Uni et les États-Unis en 1963. D’un point de vue pratique et concret, le premier traité de maîtrise des armements portait en fait sur l’environnement. Pourtant, la Chine et la France ne l’ont pas signé. La France n’a interrompu ses essais atmosphériques qu’en 1974 et la Chine n’a fait de même qu’en 1980. Le passage à des essais souterrains n’a pas apporté de solution définitive, même s’il a considérablement réduit le problème des doses provenant des radionucléides à vie courte, comme l’iode 131. De grandes quantités de plutonium, d’iode 129, de césium 135 et d’autres radionucléides à vie longue restent dans le sous-sol des sites d’essais. À long terme, ces éléments radioactifs peuvent potentiellement migrer vers des masses d’eau. Aucune méthode de décontamination n’a pour le moment été mise au point. Les projets militaires visant à utiliser les retombées radioactives comme arme de terreur offrent peut-être le démenti le plus flagrant face aux fréquentes allégations de sécurité et d’absence d’effets sanitaires négatifs des essais nucléaires. Les retombées du premier essai sous-marin à Bikini en juillet 1946 ont été d’une telle ampleur et leurs effets si insidieux que l’évaluation par les chefs d'état major des aspects militaires des essais a conclu que le nuage radioactif pouvait constituer une arme de guerre. À propos des effets à long terme de la radioactivité, l’évaluation de 1947 indiquait que les zones contaminées :
Au total, selon les estimations, les morts par cancer du fait des doses d’irradiation globales résultant des programmes d’essais nucléaires atmosphériques des cinq États dotés d’armes nucléaires parties au Traité de non-prolifération, et qui sont aussi les seuls membres permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, (ce qui leur donne un droit de veto sur les décisions touchant à la sécurité mondiale), se chiffrent par centaines de milliers pour la période allant du début des essais en 1945 à la fin du XXIe siècle. Il existe des incertitudes considérables sur le risque de mortalité par cancer causée par l’exposition à de faibles niveaux d’irradiation, mais toutes les évaluations scientifiques rigoureuses, y compris les plus récentes, ont conclu que toute augmentation de l’exposition à la radioactivité se traduit par une augmentation du risque de cancer. La fourchette des estimations de morts par cancer à la suite des retombées des essais, basées sur les coefficients officiels de l’Agence américaine de protection de l’environnement pour les risques de cancer, se situe entre 200 000 et plus de 500 000.13 Le nombre de cas de cancers, notamment de cancer de la thyroïde, qui induit un risque de mortalité faible (environ 5 pour cent), serait beaucoup plus important. Une estimation sérieuse de l’incidence des cancers au niveau mondial n’est pas possible, parce qu’une aucune étude comparable à celle du National Cancer Institute américain n’a été effectuée à l’échelle mondiale. En effet, même le risque de cancer de la thyroïde au Canada résultant des essais nucléaires au Nevada n’a pas été évalué, bien qu’il soit évident à partir de l’étude du National Cancer Institute ainsi que des similitudes entre les régimes alimentaires aux États-Unis et au Canada, que les populations de plusieurs régions du Canada ont probablement été touchées de manière importante. Autres dangers Ce ne sont pas les seuls dommages qui ont été entraînés par les establishments nucléaires militaires. Il en existe bien d’autres exemples, notamment aux États-Unis :
Aujourd’hui encore, les gens qui vivent le long de la Savannah River et utilisent l’eau en aval du Savannah River Site, une usine de production de matières nucléaires militaires, boivent une eau contaminée par le tritium (de l’hydrogène radioactif). Le niveau de contamination se situe à environ 5 pour cent de la norme actuelle pour l’eau potable. Toutefois, ces normes sont fixées pour un adulte de sexe masculin appelé « homme standard » et ne tiennent pas compte des effets de l’eau radioactive sur les fœtus en cours de développement. Elles ne tiennent pas compte des fausses couches et des effets non cancéreux. Il n’est pas envisagé d’éliminer la source de la contamination en tritium, qui se situe dans des fosses et des tranchées sans revêtement, là où les déchets radioactifs mis dans des boîtes en carton ou en bois ont été jetés. Les risques demeureront, à moins que les déchets à vie longue et particulièrement à risques, comme les déchets liquides à haute activité présents dans des cuves, soient repris, stabilisés et isolés de l’environnement humain. Des centaines de milliers de personnes ont été affectées de la même manière dans d’autres pays dotés d’armes nucléaires. La principale différence entre ces derniers et les États-Unis tient au fait que les États-Unis ont été plus ouverts et ont donc, sous la pression de l’opinion publique, reconnu de manière plus large et plus approfondie l’étendue des dommages, même si cette tâche est loin d’être achevée. L’Inde a des lois très strictes sur le secret entourant ses activités nucléaires militaires, tout comme la France et le Royaume-Uni. On en sait encore moins sur la Chine, le Pakistan, Israël et la Corée du Nord. Le fait est remarquable que dans l’histoire des armements nucléaires et des risques liés à la radioactivité tous les États dotés d’armes nucléaires ont avant tout nui à leur propre peuple au nom de la sécurité nationale. Pour l’essentiel, ils l’ont fait sans le consentement éclairé des populations. Le préjudice ne se limite pas aux détenteurs des armes atomiques. L’uranium qui a servi aux armes nucléaires a été extrait dans de nombreux pays non nucléaires. La France a obtenu l’essentiel de son uranium de ses colonies, où les conditions de travail dans les mines étaient – et continuent d’être – scandaleuses. Le Royaume-Uni a obtenu son uranium partiellement de Namibie. Les Soviétiques ont récupéré une bonne partie de leur uranium à partir de vastes opérations en Europe de l’Est, notamment en Allemagne de l’Est et dans l’ex-Tchécoslovaquie. En général, les problème de santé et d’environnement ont été graves, d’après ce qu’indiquent les données indépendantes, mais ils ont le plus souvent été niés par les responsables officiels.17 La déclaration, à Rocky Flats en juin 1989 à la fin de la Guerre froide, du Secrétaire à l’Énergie de l’époque, W. Henson Moore était une sorte de mea culpa à ce sujet. « La production des armes nucléaires », a-t-il confié au Washington Post, a été « une opération secrète qui échappait aux lois […] personne n’était censé savoir ce qui se passait. » Il ajoutait que « la façon dont le gouvernement et ses sous-traitants exploitaient ces installations se résumait ainsi : ce sont nos affaires, c’est une question de sécurité nationale, que les autres ne s’en mêlent pas. » Les « autres » auxquels il faisait allusion n’étaient pas une puissance étrangère, mais le peuple américain. Aucun autres pays n’a fait de confessions comparables, même si leurs establishments nucléaires ont fait preuve du même autoritarisme et si leurs peuples ont probablement eu à supporter des conséquences du même ordre. À l’opposé du principe « d’abord ne pas nuire » de la profession médicale, les establishments nucléaires militaires ont commencé par infliger un préjudice à leurs populations, ainsi qu’à d’autres dans le monde. Ils ont manifesté une propension à nuire. Étant donnée la nature du problème et ses origines principales, les membres permanents de l’Assemblée générale des Nations unies et du Conseil de sécurité des Nations unies devraient se prononcer en faveur d’une « commission de vérité » pour enquêter sur les préjudices que la production et les essais d’armes nucléaires ont fait subir – et font encore subir - aux peuples du monde entier. LES NOTES BAS DE PAGE 1 Une version légèrement différente de cet article a été publiée une première fois dans le numéro de juillet/août 2005 de Arms Control Today, une publication de l’Arms Control Association (ACA), www.armscontrol.org. 2 Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire (IPPNW) et Institute for Energy and Environmental Research), Plutonium: Deadly Gold of the Nuclear Age (Cambridge: IPPNW Press, 1992), chap. 4. 3 Ibid. 4 C’est ce s’appelle “Eminent Domain” aux Etats-Unis, le droit que le gouvernement possède de saisir la propriété privée pour usage public avec compensation à un prix fondé sur la valeur du marché. 5 Pat Ortmeyer et Arjun Makhijani, “Worse Than We Knew,” Bulletin of the Atomic Scientists, novembre/décembre 1997. 6 IPPNW et IEER, Radioactive Heaven and Earth: The Health and Environmental Risks of Nuclear Weapons Testing in, on, and Above the Earth (New York: Apex Press, 1991), chap. 4. 7 Barton C. Hacker, Elements of Controversy: The Atomic Energy Commission and Radiation Safety in Nuclear Weapons Testing 1947–1974 (Berkeley, CA: University of California Press, 1994), p. 43. 8 Philip L. Fradkin, Fallout: An American Nuclear Tragedy (Tucson, Arizona: University of Arizona Press, 1989), p. 148. 9 IPPNW et IEER, Radioactive Heaven and Earth, p. 59. 10 Ortmeyer et Makhijani. 11 “Polynésie : le mensonge nucléaire,” Le Figaro, 19 mai 2005. 12 IPPNW et IEER, Plutonium, p. 143 (Évaluation des essais de l’atoll de Bikini en 1946 par les Chefs d'état major américains). 13 La dose équivalente engagée pour la population mondiale jusqu’en l’au 2100 est estimée à 544 millions d’hommes-rems. IPPNW et IEER, Radioactive Heaven and Earth, p. 37. Les doses sont beaucoup plus importantes si l’estimation porte sur des périodes plus longues, du fait essentiellement des radionucléides à très longue durée de vie, le plus important étant le carbone 14, qui s’introduit dans la nourriture et est ensuite incorporé par notre organisme et tous les écosystèmes. Le carbone 14 a une demi-vie de 5 730 ans, ce qui signifie que des quantités significatives subsisteront pendant des dizaines de milliers d’années dans l’atmosphère sous forme de dioxyde de carbone radioactif qui sera absorbé par les plantes. Le carbone 14 existe aussi à l’état naturel. Il est surtout le produit de l’interaction du rayonnement cosmique sur l’azote dans l’atmosphère. 14 Arjun Makhijani et Ellen Kennedy, “Human Radiation Experiments in the United States,” Science for Democratic Action, vol. 3, n° 1 (Hiver 1994). 15 Arjun Makhijani, Bernd Franke et Hisham Zerriffi, “Preliminary Partial Dose Estimates From the Processing of Nuclear Materials at Three Plants During the 1940s and 1950s,” 2000, consultable sur http://www.usatoday.com/news/poison/uranium.htm. 16 Arjun Makhijani et Lisa Ledwidge, « Retour aux mauvais souvenirs » Énergie et Sécurité n° 26 (2003). 17 Arjun Makhijani, Howard Hu et Katherine Yih eds., Nuclear Wastelands: A Global Guide to Nuclear Weapons Production and Its Health and Environmental Effects (Cambridge, MA: MIT Press, 1995 et 2000), chap. 5.
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(La version anglaise de ce numéro, Science for Democratic Action v. 13, no. 4, a été publiée en janvier 2006.)
Mise en place mars 2006